Dr Alexander Moreno à propos de l’accessibilité aux soins de santé mentale et psychologique au Canada

AUTHEUR(S) ET TITRES: Dr. Alexander Moreno, pratique la neuropsychologie à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal et professeur adjoint de l’Université de Montréal, et Karolina Jalowska, coordonnatrice des médias numériques du Centre POPRAVIT et AGE-WELL RCE

ÉTABLISSEMENT(S) AFFILIÉ(S): Centre national d’innovation POPRAVIT Inc. d’AGEWELL

REMERCIEMENTS: Candice Pollack, directrice exécutive du Centre POPRAVIT


Pouvez-vous me parler un peu de vous-même et de votre travail, s’il vous plaît?

Je pratique la neuropsychologie à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal et je suis professeur adjoint à la Faculté de psychologie de l’Université de Montréal. Je partage mon activité professionnelle entre le travail clinique et la recherche. Sur le plan clinique, je travaille à l’hôpital, où je traite des adultes/personnes âgées ayant divers troubles cognitifs/mentaux. Je suis également responsable de stagiaires de différents niveaux d’éducation qui souhaitent pratiquer la psychologie. Enseigner à l’hôpital est gratifiant : d’une part, je contribue à la formation d’une personne et, d’autre part, je multiplie les efforts pour remédier à des problèmes de santé mentale. De plus, mes stagiaires et moi-même changeons la vie des gens pour le mieux. Je me sens très fier lorsque mes stagiaires voient de quelle façon ils ont influé sur la vie d’une personne grâce aux soins qu’ils ont prodigués.

En termes de recherche, je travaille avec l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) où je réalise un projet pivot axé sur l’utilisation de la technologie visant à aider les personnes âgées à conserver leur autonomie et à demeurer chez elles plus longtemps. Nous travaillons avec une technologie sur tablette pour aider les personnes âgées qui quittent l’hôpital.

Pourquoi avez-vous choisi de faire carrière en psychologie?

L’être humain et son comportement ont toujours éveillé ma curiosité, ainsi que la façon dont nous utilisons les connaissances pour transformer la vie des gens et des collectivités. Lorsque j’ai commencé mon baccalauréat en psychologie, je m’intéressais avant tout à la psychanalyse et aux pensées réprimées ou subconscientes susceptibles de motiver le comportement humain. Je me suis ensuite tourné vers la neuropsychologie, c’est‑à‑dire l’étude du cerveau et de sa relation avec le comportement et les émotions, car je trouvais qu’il était encore plus intéressant d’étudier les fondements biologiques du comportement humain. À toutes les personnes qui souhaitent faire carrière en psychologie, je dirais que c’est maintenant l’idéal, car nous avons vraiment besoin de fournisseurs de soins de santé dans ce domaine. La pandémie a souligné l’importance de la santé mentale, et plus nous aurons de professionnels dans ce domaine, plus nous pourrons aider les personnes et les collectivités. 

Quels sont certains des défis auxquels vous êtes confrontés durant votre travail clinique?

Les préjugés associés à la santé mentale et aux traitements en santé mentale sont encore bien présents. Il faut parfois du temps pour qu’une personne se rende compte qu’un traitement en santé mentale pourrait l’aider à mieux vivre, à aller de l’avant et à relever les défis qui se présentent à elle. J’ai aussi vu des gens qui reconnaissent l’importance de prendre soin de leur santé mentale et qui souhaitent obtenir de l’aide, qui ne leur est malheureusement pas accessible. C’est un problème réel, auquel nous devons remédier.

Quels progrès voudriez-vous voir concernant les soins de santé psychologique au Canada?

En tant que société, nous devons demander au gouvernement de faire de la santé mentale une priorité. La demande croissante de services en santé mentale à laquelle nous assistons aujourd’hui est vraiment alarmante, car nous n’avons pas suffisamment de fournisseurs ou de ressources pour offrir ces services partout, à tout le monde. Nous devons faire en sorte que ces services soient plus accessibles dans l’ensemble et l’intégralité de nos systèmes de santé et adopter une vision plus globale de la santé, qui inclue la santé mentale, car cet aspect est lié à la santé et au bien-être généraux. Nous avons besoin d’une stratégie canadienne pour surmonter les obstacles qui empêchent l’accès aux services de santé mentale.

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