Révéler la boîte noire entre la recherche et la politique : Réflexions sur le défi politique du Centre POPRAVIT

Autheur(s) & titres: Andrew Magnaye, étudiant au doctorat

Établissement(s) Affiliés: Université de l’Alberta

Remerciements: Research on Aging, Policies and Practice (RAPP) Team


Qu’est-ce qui vous a incité à faire des recherches dans ce domaine? Veuillez décrire les principaux problèmes ou obstacles auxquels vous entendez remédier à l’aide de ce projet.

Ce qui m’a avant tout incité à faire carrière dans le domaine de la recherche, de la politique et des pratiques liées à la prestation des soins de santé a été, et sera toujours, ma grand-mère. Les leçons de vie qu’elle m’a enseignées durant ma jeunesse ont contribué à mon désir de donner une voix aux personnes dont ont ne tient pas compte et de partager l’histoire des familles qui prennent soin de leurs aînés durant toute leur vie.   

Les défis auxquels j’ai été confrontés durant le défi politique du Centre POPRAVIT ont été de déterminer, premièrement, les principales formes d’aide dont disposent actuellement les aidants naturels dans tous les domaines et, deuxièmement, les recommandations politiques potentielles qu’il conviendrait de faire pour mieux intégrer les technologies d’aide aux soins.   

En règle générale, les chercheurs traitent souvent des problèmes de très grande envergure et font de leur mieux pour offrir des recommandations fondées sur des données probantes sur la manière de les résoudre de façon pratique ou, du moins, de tenter de trouver un moyen de les résoudre. Or, durant mes études supérieures, j’ai découvert que la politique était l’outil le plus efficace qu’un chercheur pouvait utiliser pour produire un véritable changement dans le quotidien des populations qui nous intéressent. J’ai, cependant, constaté qu’il semble y avoir une boîte noire entre les connaissances que l’on acquiert par la recherche et la traduction de ce savoir en politique.  


Veuillez résumer brièvement votre projet de recherche. 

Dans le rapport intitulé « Le défi des visions de changement en matière de politique : Quelles sont les principales pratiques de soutien aux aidants naturels qui travaillent? » (Visions for Change Policy Challenge Report: What are the leading practices in providing supports for working caregivers?), j’avais l’intention de mettre en lumière les besoins et les objectifs des aidants naturels qui exercent une activité professionnelle et d’explorer les principales pratiques préconisées afin de leur offrir l’aide nécessaire pour remplir les exigences de leurs responsabilités à cet égard. En sollicitant la participation d’intervenants de l’ensemble du Canada, en prenant part à des forums internationaux et en analysant des documents politiques ainsi que de la littérature connexe, on a découvert que, bien qu’il existe de nombreuses formes d’aide pour les aidants naturels qui exercent une activité professionnelle au Canada, il est souvent difficile d’avoir accès à ces aides, car il est compliqué de les obtenir et de les conserver; qui plus est, elles varient grandement d’une province et d’un territoire à l’autre.  

Lors de la création de ce rapport, on a également découvert que la technologie pouvait jouer un rôle très important pour soutenir les aidants naturels qui exercent une activité professionnelle. Les horaires de travail souples, y compris ceux qui favorisent l’adoption des technologies d’aide, permettent aux aidants naturels qui exercent une activité professionnelle de concilier leur emploi rémunéré et les exigences croissantes attachées à leur fonction d’aidant. 


Veuillez nous parler de certaines des applications concrètes passées, présentes et/ou prévues de cette recherche.

Nous faisons tous tout notre possible pour concilier nos nombreuses responsabilités concurrentes. Pour un nombre croissant de Canadiens, ces responsabilités comprennent les soins prodigués à un époux, à un parent, à un membre de la famille, à un ami ou à un voisin dans le besoin. Or, les contributions des aidants aux familles, aux collectivités et à la société canadienne plus vaste sont souvent sous-estimées ou ignorées. Une grande proportion des aidants naturels qui occupent aussi un emploi rémunéré sont constamment en train de jongler avec les responsabilités liées à leur emploi et celles liées à leur fonction d’aidant naturel.  

En menant à bien ce projet de recherche, j’espère atteindre deux objectifs :  1) offrir aux aidants familiaux des renseignements détaillés concernant les formes d’aide et les politiques dont ils peuvent actuellement se prévaloir pour mieux concilier leur activité professionnelle rémunérée et leurs responsabilités d’aidant naturel; 2) fournir aux intervenants politiques et gouvernementaux un tremplin afin de leur permettre de mieux concevoir les politiques visant à soutenir les aidants naturels qui exercent une activité professionnelle.  


Le cas échéant, veuillez indiquer les effets politiques importants de cette recherche.  

Dans la section des recommandations de mon rapport, j’explique pourquoi, du point de vue de la rentabilité, l’aide procurée aux aidants naturels qui exercent une activité professionnelle profite non seulement aux employeurs, mais également aux gouvernements et, de façon plus générale, à l’économie canadienne.  

Dans mon rapport, j’ai souligné trois mesures concrètes que les décideurs gouvernementaux peuvent prendre pour aider des organisations de l’ensemble du Canada à adopter des technologies d’aide ainsi que des normes et des pratiques conviviales pour les aidants naturels.  Ces mesures politiques comprennent : les programmes d’aide à l’emploi (PAE) qui visent à aider les employeurs à permettre aux aidants naturels qui exercent une activité professionnelle à avoir accès aux technologies d’aide; les campagnes gouvernementales d’éducation et de sensibilisation des employeurs concernant les avantages d’offrir, sur le lieu de travail, des technologies d’aide pour les aux aidants naturels qui exercent une activité professionnelle; et les incitatifs gouvernementaux à l’intention des organisations qui respectent la norme des organisations conviviales pour les aidants (Carer-inclusive and Accommodating Organizations (CIAO) Standard) et adoptent des technologies d’aide en vue de promouvoir l’instauration d’un environnement de travail convivial pour les aidants.  

J’espère que ce rapport procurera à ceux et celles qui cherchent à améliorer la vie des aidants naturels qui exercent une activité professionnelle une base solide pour redonner à ceux qui continuent à donner tant d’eux-mêmes.  


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